Notre histoire

La clé d’Eretz Israël est maintenant entre nos mains et nous devons faire en sorte que le plus grand nombre possible de Juifs franchisse ces portes, qui vont s’ouvrir largement, s’installe et s’intègre dans le pays. Nous devons nous doter des moyens d’accomplir cette grande œuvre et nous devons commencer aujourd’hui…

Dr. Haïm Weizman, futur premier Président de l’Etat d’Israël



1920-1930 :
Le Keren Hayessod a été fondé à Londres pendant l’été 1920, afin de doter le mouvement sioniste des ressources nécessaires pour mener à bien le retour sur la Terre d’Israël. En très peu de temps, il mit sur pied des organisations de collecte de fonds à travers le monde en commençant par l’Europe occidentale et centrale. Des personnalités de tous les horizons politiques (parmi lesquelles Haïm Weizmann et Zeev Jabotinsky) et toutes les tendances religieuses s’engagèrent dans cet effort. Une équipe complète de délégués se rendit à l’étranger pour créer les nouveaux bureaux du Keren Hayessod, faire connaître l’organisation un peu partout dans les communautés et obtenir leur soutien. C’est ainsi que par exemple l’année suivante, en 1921, Haïm Weizmann et Albert Einstein se rendirent aux Etats-Unis dans le cadre des efforts de création de l’Université hébraïque de Jérusalem, menés avec le soutien du Keren Hayessod. En 1925, cette université devint une réalité. A la même époque, en 1921, le Keren Hayessod contribua à la création de la Bank Hapoalim et commença à lancer des projets physiques, dont le premier fut le Beit Haam (« Maison du Peuple ») de Ramat Yishaï (en 1927). Le siège du Keren Hayessod fut transféré à Jérusalem en 1926 et lorsque l’Agence juive fut créée en 1929, le Keren Hayessod devint sa branche de collecte de fonds tout en continuant de mener, de son côté, ses propres activités.


1930-1940 :
Les effets de la dépression économique mondiale de 1929 portèrent un coup sérieux au Keren Hayessod et son redressement fut accompagné par des événements dramatiques et sans précédent concernant en particulier la situation des Juifs allemands, avec l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler en 1933. Le Keren Hayessod apporta une contribution décisive à la mise en œuvre de plans visant à faire venir les Juifs d’Allemagne en Palestine mandataire, qui comprenaient notamment la création et le développement des banlieues de la baie de Haïfa. C’est dans le cadre de ces efforts que la société de construction Rassco fut créée en 1934. Parallèlement, l’organisation continua de prendre part à la création de toute une série d’institutions culturelles comme ce qui est devenu aujourd’hui l’Orchestre philharmonique d’Israël (1936). A la fin des années ’30, Les Juifs américains quittèrent le Keren Hayessod pour fonder leur propre organisation de récolte de fonds. Depuis lors, le Keren Hayessod poursuit son œuvre de collecte partout ailleurs dans le monde.

 

1940-1950 :
Pendant et après la Seconde Guerre mondiale, le Keren Hayessod créa, en association parfois avec d’autres organismes, des organisations de campagne d’urgence destinées à l’origine à soutenir l’effort de guerre des Alliés. Après la libération des camps de concentration, il s’est consacré à l’acheminement d’un nombre considérable de survivants vers la Terre d’Israël, malgré la politique de restriction de l’immigration menée à cette époque par les Britanniques. De nombreux leaders du Keren Hayessod ont trouvé la mort pendant la Shoah et l’organisation a dû se remettre rapidement pour affronter les besoins presque inimaginables auxquels il fallait faire face durant ces années critiques. Le rôle de premier plan joué par l’organisation dans l’entreprise sioniste en fit la cible des forces hostiles et en mars 1948, ses bureaux furent le théâtre d’un attentat terroriste à la voiture piégée. Douze personnes, parmi lesquelles le directeur du Keren Hayessod, Leib Jaffe, furent tuées dans l’explosion.


1950-1960 :
La première décennie complète qui suivit la création de l’Etat d’Israël fut marquée par d’énormes vagues d’immigration, en provenance principalement d’Afrique du Nord, du Yémen, du Kurdistan et d’Irak. En quelques années, la population d’Israël tripla, un processus qui causa de grandes difficultés et un besoin accru de services dans les domaines de l’aide sociale, de l’éducation et de la culture. Comme il l’avait déjà fait dans le passé, mais avec plus de vigueur encore, le Keren Hayessod aida à fonder des dizaines de localités urbaines, parmi lesquelles par exemple la ville de Sdérot en 1951 et celle d’Eilat en 1956, ainsi des villages agricoles, kibboutzim et mochavim. Le Keren Hayessod a fourni des sommes considérables pour ces projets et créé à travers le monde de nouvelles sections de collecte de fonds, afin de mobiliser une aide accrue. Parmi ces nouvelles organisations, on note en particulier le rétablissement d’une présence en Allemagne (1955). Le rôle de premier plan joué par le Keren Hayessod conduisit le parlement israélien, la Knesset, à adopter en 1956 une loi le dotant d’un statut juridique spécial.

 

1960-1970 :
La forte récession économique qui marqua la première moitié de cette décennie créa de nombreux besoins en matière de services sociaux et le Keren Hayessod participa aux efforts pour y répondre. De plus, l’organisation mit sur pied une campagne d’urgence pour financer l’aliya des Juifs marocains et poursuivit la création de nouvelles localités en Israël. Après la guerre des Six-Jours, en 1967, un nouvel appel d’urgence fut lancé, qui permit la collecte de 150 millions de dollars. Parmi les initiatives les plus originales de l’organisation, il faut rappeler une tournée de l’orchestre des jeunes de la Gadna qui se produisit avec le fantaisiste américain Danny Kaye devant des publics enthousiastes, principalement en Europe et en Amérique du Sud. C’est à la même époque que la situation des Juifs soviétiques émergea comme priorité du peuple juif.


1970-1980:
Deux sujets de première importance furent au cœur de l’activité du Keren Hayessod durant cette décennie. Le premier fut la vague d’immigration qui déferla sur Israël pendant les années qui suivirent la guerre des Six-Jours. Durant les seules années 1971 à 1974, quelque 185 000 immigrants, dont la moitié venait d’Union soviétique, sont arrivés dans le pays. Une reprise de l’immigration d’une telle envergure créa des besoins spéciaux et le Keren Hayessod joua un rôle important dans l’aide nécessaire à cette importante tâche nationale. La guerre de Yom Kippour, en 1973, interrompit ces efforts, mais le Keren Hayessod lança alors une campagne de de collecte de fonds d’urgence qui permit de réunir 300 millions de dollars, battant ainsi le record précédent de 1967. La seconde grande tâche d’intérêt national concernait le projet Renouveau, un programme de modernisation des quartiers défavorisés, dans la mise en œuvre duquel le Keren Hayessod joua, une fois de plus, un rôle central. A partir de 1978, les communautés du Keren Hayessod à travers le monde furent jumelées avec des villes et des quartiers, ce qui leur permit de développer pour la première fois des relations directes sans intermédiaire (certains de ces partenariats existent encore). Le Keren Hayessod effectua au cours de cette période de substantiels changements organisationnels, parmi lesquels la création d’une Division féminine internationale et d’une division du Young Leadership.

 

1980-1990 :
Au cours de cette décennie, qui s’ouvrit avec la première guerre du Liban et se termina avec la première Intifada, le Keren Hayessod donna la priorité à des projets de services sociaux liés au projet Renouveau et à l’intégration des immigrants. Personne n’imaginait à cette époque que la fin de la décennie verrait l’effondrement du bloc soviétique. La profonde crise économique qui frappa Israël en 1983 et 1984 créa de grandes difficultés et devint la principale priorité du Keren Hayessod, aux côtés de l’Opération Salomon au cours de laquelle 5000 immigrants furent acheminés en 1984 d’Ethiopie en Israël dans un spectaculaire pont aérien. Les besoins particuliers de ces immigrants devinrent immédiatement le principal problème pris en charge par le Keren Hayessod.


1990-2000:
Cette inoubliable décennie s’ouvrit par deux événements historiques : l’effondrement du bloc soviétique et l’ouverture des portes de l’émigration soviétique, d’une part, et la guerre du Golfe en Irak, d’autre part. La chute du régime communiste en URSS en 1989 offrit aux Juifs de ce pays la possibilité d’immigrer librement en Israël, et en 2000, environ ils étaient environ 900 000 à avoir mis cette option à profit. Ils représentaient la principale composante du million de Juifs arrivés en Israël durant cette période. On trouvait parmi les autres immigrants les Juifs d’Ethiopie dont 14 000 étaient arrivés par le pont aérien de l’opération Moïse en 1991. L’afflux massif de nouveaux immigrants créa une énorme demande de services, notamment dans les domaines du logement et de l’emploi, et le Keren Hayessod lança la campagne spéciale Exodus qui permit de recueillir plus d’un demi-milliard de dollars entre 1990 et 1992. L’esprit de paix apporté par le processus diplomatique d’Oslo offrit au Keren Hayessod la possibilité d’organiser des événements qui n’auraient tout simplement pas été possibles auparavant, comme la visite effectuée en Jordanie par les participants de sa Conférence annuelle mondiale, qui comprenait notamment une rencontre avec le roi Hussein. L’année suivante, le Keren Hayessod patronna un voyage au Maroc. A l’occasion du 50e anniversaire d’Israël, en 1998, notre organisation créa le nouveau Prix « Yakir Keren Hayessod », destiné à rendre hommage à ses leaders et donateurs. Cette même année, les participants de la Conférence annuelle visitèrent ce qui restait des camps d’internement de Chypre, où les Britanniques avaient détenu les Juifs qui tentaient de gagner illégalement la Terre d’Israël avant l’indépendance de l’Etat.

 

En 2000, le Keren Hayessod célébra son 80e anniversaire par un splendide événement qui se déroula sur le mont Scopus à Jérusalem et au cours duquel une nouvelle distinction du Keren Hayessod, le Prix « Nadiv », fut inaugurée. La vague de terrorisme de la seconde Intifada qui frappa le pays de 2000 à 2003 porta un rude coup à l’économie israélienne, causant de graves problèmes sociaux et se traduisant notamment par une crise dans l’industrie du tourisme et l’explosion de la bulle du high-tech. Cette situation conduisit le Keren Hayessod à développer une vaste gamme de projets d’intervention sociaux considérés comme hautement prioritaires par l’organisation, outre son engagement traditionnel dans des domaines comme l’intégration des immigrants et l’éducation juive-sioniste en diaspora. C’est dans ce contexte, par exemple, qu’est né le projet Net@ qui développe l’apprentissage du high-tech dans les zones excentrées du pays. Ce projet a été lancé par le Keren Hayessod en association avec l’Agence juive, la firme de high-tech Cisco Systems et l’Académie Appleseeds. Le Keren Hayessod est également devenu un partenaire de premier plan du Fonds de l’Agence juive pour les victimes du terrorisme. Au cours de ces années, le Keren Hayessod a grandement intensifié ses activités au sein du public non-juif par une coopération avec l’International Fellowship of Christians and Jews du rabbin Yechiel Eckstein et par la création d’une nouvelle division destinée à ce public au sein du Keren Hayessod. A la fin de la décennie, lors des célébrations de son 90e anniversaire, le Keren Hayessod s’est engagé à accentuer ses efforts en vue de réduire la fracture sociale en Israël et à faire des besoins des régions excentrées du pays, et tout particulièrement du Néguev et de la Galilée, le principal objectif de son activité.