Keren Hayessod : Retour sur un Gala mobilisateur pour Israël

Le 30 janvier dernier, près de 300 personnes se sont réunies à l'hôtel Président Wilson pour le gala annuel du Keren Hayessod Genève. Cette soirée, placée sous le signe de l’engagement et de la reconstruction, visait à mobiliser des fonds pour des programmes d’aide aux victimes du terrorisme, de soutien aux orphelins ainsi que pour la reconstruction des villes frontalières dans le Nord et le Sud d’Israël.

En ouverture, Yves Braunschweig, président du Comité du Keren Hayessod Suisse Romande, a souligné l'importance de la prochaine génération et le rôle essentiel de la solidarité avec Israël face aux défis actuels.

Le témoignage de Doron Almog, président de l'Agence Juive, a mis en lumière la force et la résilience du peuple juif face à la tragédie. Revenant sur sa propre tragédie familiale – la perte de Nadav et Yam Almog-Goldstein, membres de sa famille, le 7 octobre, ainsi que l’enlèvement de plusieurs autres membres – il a illustré comment Israël et le peuple juif, à travers le monde, ont su répondre à cette catastrophe avec une résilience exemplaire. Il a rendu hommage aux trois otages libérés le jour-même, dont l’un a déclaré vouloir retourner et reconstruire son kibbutz, Nir Oz. En contrepartie de leur libération, des prisonniers palestiniens ont été relâchés, parmi eux, le commanditaire de l'attentat du restaurant Maxim à Haïfa en 2003, qui avait coûté la vie à 21 personnes, dont plusieurs membres de sa famille. Malgré cette injustice, Doron Almog a partagé un message de force, citant la réponse des familles des victimes : « Nous n’avons pas le pouvoir de ramener nos proches, mais nous avons le pouvoir de rendre leur vie aux otages. » Il a également mis en lumière l'importance du centre ADI Negev-Nahalat Eran soutenu par le Keren Hayessod, qu'il a fondé et qui est devenu un pilier dans la réhabilitation des blessés depuis le début de la guerre.

Autre moment bouleversant, le témoignage d’Avida Bachar, survivant du massacre de Be’eri, qui a perdu sa femme Dana et son fils Carmel lors des attaques du 7 octobre. Lui-même grièvement blessé et amputé d’une jambe, il a partagé son processus de réhabilitation à ADI Negev, insistant sur le fait que malgré la douleur, il se bat chaque jour pour reconstruire sa vie et celle de sa fille.

L’avocat, ancien diplomate et député européen, François Zimeray, a offert une analyse éclairante sur la manière dont les événements du 7 octobre sont perçus à travers le monde. Il a dénoncé le silence de nombreuses organisations internationales face aux atrocités commises et mis en garde contre l’instrumentalisation du terme génocide pour délégitimer Israël. Il a partagé son expérience à la Cour Pénale Internationale où, en novembre 2023, il a accompagné des victimes israéliennes demandant des mandats d’arrêt contre les dirigeants du Hamas. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », a-t-il rappelé, citant Camus. Il a conclu en soulignant que l’expérience européenne, où l’Allemagne et la France sont passées de belligérants à alliés, peut inspirer une résolution de conflit au Moyen-Orient.

Naftali Bennett, ancien Premier ministre d’Israël, a ensuite pris la parole lors d’un entretien avec la journaliste d’i24, Ellie Hochenberg. Il a évoqué le 7 octobre comme un échec terrible pour Israël, mais aussi comme un tournant révélant une génération israélienne plus forte et plus déterminée que jamais. Il a raconté comment des citoyens ordinaires se sont transformés en héros, combattant directement les terroristes dans de nombreuses localités le 7 octobre. Il a aussi mis en avant la mobilisation exceptionnelle des jeunes israéliens dans tout le pays, prouvant que la résilience et la solidarité sont les plus grandes forces d’Israël, « La seule voie possible est celle de l’unité », a-t-il affirmé, appelant à mettre de côté les divisions pour avancer ensemble.

Grâce à l’engagement de nos donateurs, le Keren Hayessod transforme la solidarité en actions concrètes pour ceux qui en ont le plus besoin. Cette soirée a été bien plus qu’un moment de mobilisation : elle a incarné la force d’un peuple uni face à l’épreuve. Ensemble, nous refusons de laisser les victimes dans l’oubli et portons l’espoir d’une reconstruction. Merci à tous ceux qui, par leur générosité, écrivent cette histoire de résilience et de renaissance.